Franz Kafka

11 heures et demie du soir

Que tant que je ne serai pas libéré de mon bureau, je serai perdu purement et simplement, c’est ce qui m’apparait clairement pardessus toute chose, il s’agit seulement de tenir la tête haute aussi longstemps que possible pour ne pas sombrer. A quel point cella sera difficile et combien cela absorera de mes forces, c’est ce que prouve le fait qu’aujourd’hui déjà je ne m’en suis pas tenu à ma nouvelle résolution de rester de huit heures à onze heures à ma table de travail, le fait qu’à l’instant même je ne tiens pas cette infraction pour un si grans malheur et que je n’ai fait qu’écrire hâtivement ces quelquer lignes pour m’aller coucher.

Commencé à travailler au bureau. L’après midi chez Max. Parcouru les journeaux intimes de Gothe. Notre distance par rapport à cette vie la montre figée dans sa serenité, la lecture de ces journeaux y met le feu. La clarté de tous les événements les rend mystérieux, comme une grille de jardin calme le regard qui se porte sur des vastes étendues de gazon, tous en nous tenant en respect. A l’instant, Mme X. arrive. qui vient nous voir pour la première fois. (p.73-74)

Franz Kafka Journal Intime

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