correspondência eterna e constante

(Clichy, 8 mars 1933)

Anaïs :

C’est par erreur que j’ai gardé votre livre de Nietzsche, est un erreur très heureuse, car j’ai eu l’occasion de jeter un coup d’oeil sur Ecce Homo […]

Ce soir, en tout cas, étendu sur mon lit, j’ai fait une découverte, ou tout au moins réaffirmé une découverte qui dormait au fond de moi.. La voici: quand on entreprend un travail, quand on écrit un livre, il faut en écrire plusieurs à la fois. Ne pas les écrire, comme on le pense habituellement, mais les laisser passer. Car c’est quand vous êtes dans les affres de la création que vous créez, si je puis le dire, multilatéralement. Celui qui se trouve bloqué pendant la création est envahi par des idées étrangères et devrait les accueillir avec faveur sans chercer à les détourner ou les supprimer. ( Et c’est le péché universel des artistes) Ainsi donc, comme je vous en ai déjà informée, je prête oreille et language à ces instrusions, je vais laisser pousser les divers livres qui ont déjà pris racine en moi et, à mesure que le temps passera, ces notes, ces expressions hâtives, s´entasseront dans leurs dossiers repectifs pendant que j´acrèverai la tâche prescrite, pour qu ún jour je les regarde et voyez! Ce seront les lvres que je voulais écrire! Que sont ces livres? Principalment, la saga de June Tropique de Capricorne […] Comme il est maintenant si claire pour nous, grâce à l’ étude de GIde sur Dostoïevski, que chaque livre contient le germe du suivant, prenos consciemment avantage de cette condition de la création, L’ auteur est comme un arbre au milieu de ses création, elles sont l’ atmosphère qui le bagne, il lui pousse des racines à mesure qu’il croît, et c’est de ces racines que croissent l ‘ leur tour les arbres à venir, non de fleurs ou des glands. OU bien, pensez à une serpent : un serpennt n’ abandonne pas son ancienne peau d ‘ en avoir créer une nouvelle. Le livre qui vous écrivez est cette peau dont vous vous dépouillez. Le livre important, la nouvelle peau, est toujours celui qui n’ est pas né, ou s” il est né, celui qui reste invisible. La vie dans la matrice, l´embryon. Et de même que chaque enfant est, naissant, le résultat miraculeux du hasard, un être entre une indifité de possibles, de même livre qui vient au jour n’est qu ‘une entre plusieurs formes d’expressions; le grand écrivain est comme un monstre qui engendrerait toute une portée de prestiges au lieu d’un seul! H.V.M. (p.128-129 -130) Henry Miller – LETTRES À ANAÏS NIN

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